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fcà MEMOIRES DE PIERRE DE LESTOILE.
dite revue se fit en cet ordre (0 : Rose, evêque de Senlis, étoit à la tête comme commandant et premier capitaine, suivi des ecclesiastiques marchant de quatre en quatre. Après étoit le prieur des chartreux, avec ses religieux; puis le prieur des feuillans, avec ses religieux ; les quatre ordres mandians, les capucins, les minimes, entre lesquels il y avoit des rangs des écoliers. Les chefs de ces differens religieux portoient chacun d'une main un crucifix, et de l'autre une halebarde, et les autres des arquebuses, des pertuisanes, des dagues, et autres diverses especes d'armes que leurs voisins leur avoient prêtées. Ils avoient tous leurs robes retroussées, et leurs capuchons abattus sur les épaules; plusieurs portoient des casques, des corselets, des pe-trinals. Hamilton, ecossois de nation, et curé de Saint-Cosme, faisoit l'office de sergent, et les rangeoit, tantôt les arrêtant pour chanter des hymnes, et tantôt les faisant marcher; quelquefois il les faisoit tirer de leurs mousquets. Tout le monde accourut a*ces spectacles nouveaux, qui représentaient, à ce que les zélés disoient, l'Eglise militante. Le légat y accourut aussi, et approuva par sa présence une montre si extraordinaire et en même temps si risible; mais il arriva qu'un de ces nouveaux soldats, qui ne sçavoit pas sans doute que son arquebuse étoit chargée à baie, voulut saluer le légat, qui étoit dans son carosse avec Panigarole, Ie jesuite Bellarmin, et autres Italiens; tira dessus, et tua un de ses ecclesiastiques, qui étoit son aumosnier. Ce qui fit que le légat s'en retourna au plus vite, pendant que
(») Se fit en cet ordre : Mézeray et de Thou donnent à cette revue le aom de proceMiou.
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